Plan de la ville de Luxembourg
Jacob van Deventer (1500 - 1575), Gravure, 1581
A la demande de Philippe II, le géographe Jacob van Deventer réalise entre 1559 et 1564 un levé topographique des principales villes des Pays-Bas, parmi lesquelles Luxembourg. Les vues de la ville de Luxembourg diffusées à partir de la fin du XVIe siècle sont basées sur ce plan, parfois agrémentées d’éléments esthétiques comme c’est le cas ici. Les rues Philippe II et du Curé sont encore absentes sur ce plan car elles furent tracées sur décision du Conseil provincial en 1610. La ville est protégée par l’enceinte médiévale du XIVe siècle et le bastion Marie construit vers 1545.Portrait du comte Pierre-Ernest de Mansfeld (1517 - 1604)
Huile sur toile, XVIe siècle
Loyal envers ses souverains Charles Quint puis Philippe II, Mansfeld (1517 - 1604) joue un rôle politique et militaire de premier plan lors de la guerre aux Pays-Bas. Pour le récompenser de ses fidèles services, Charles Quint accorde à Mansfeld la Toison d’or, ce fameux ordre de chevalerie institué sous les ducs de Bourgogne.Arquebuse de rempart à méche
Crosse et fût en bois fruitier ornés d’incrustations en os, fin du 16e siècle
Aux XVIe et XVIIe siècles, l’équipement d’un mousquetaire se compose d’une arme à feu, le mousquet, d’une bandoulière avec les charges, d’un pulvérin, d’une poire à poudre, d’un petit sac en cuir contenant les balles et d’une longue mèche.Plan d’agrandissement de la ville de Luxembourg
Conrad Rosbach (1817 - 1885), Lithographie, 1868
Le traité de Londres signé en mai 1867 prévoit le démantèlement de la forteresse. Rapidement, le gouvernement met en place une commission chargée d’élaborer un projet urbanistique pour les terrains militaires désaffectés. Cette lithographie, publiée un an plus tard, constitue le premier plan d’extension de la ville du côté nord-ouest. Quatre avenues partent de la vieille ville vers l’extérieur. Elles sont reliées entre elles par des rues circulaires, des boulevards. A l’emplacement des anciens forts, une zone intermédiaire est soustraite à la construction pour devenir une« promenade publique ». Le plan d’extension qui propose de nombreuses plantations d’arbres, dénote un souci d’embellissement de la ville.
Malle de voyage
Louis Vuitton, vers 1890
Grande malle de voyage du célèbre malletier Louis Vuitton à Paris, recouverte de la célèbre toile à damiers patentée vers la fin du XIXe siècle. Cette malle a appartenu, comme l'indiquent ses monogrammes peints sur les deux côtés, à l'aventurier et voyageur Maurice Pescatore né en 1870 et mort à bord du bâteau l'Albertville en 1929 au large de Dakar sur le retour d'un de ces multiples expéditions-voyages. Directeur à la fayencerie Boch à Septfontaines, politicien libéral pendant de longues années et grand sportif ainsi que chasseur, il aimait voyager autour du monde et surtout en Afrique pour enfin se retirer au "Scheidenhoff" à Sandweiler dans sa propriété familiale.Flacon de vinaigre concentré aux fines herbes
Victor and Frédéric Michaëlis verre, fin XIXe - début XXe siècle
Flacon de vente du vinaigre produit par les frères Frédéric et Victor Michaëlis au Rollingergrund à Luxembourg. La vinaigrerie Michaëlis fut la première à fabriquer du vinaigre concentré à90 %. En 1879 une nouvelle méthode dite "aux cuves tournantes" ou "méthode Michaëlis" est inventée par Victor Michaëlis pour fabriquer les vinaigres de vin de fruits et de bière et d'eau de vie.
Lampadaire à gaz provenant de Hollerich
vers 1914
En 1865, l’éclairage public est assuré par 217 lanternes qui fonctionnent toutes au gaz : 134 lampes dans la ville haute, 30 au Grund, 28 à Pfaffenthal et 25 à Clausen. L’usine à gaz située dans la vallée de la Pétrusse fournit l’énergie. La centrale électrique commence sa production vers 1891. En 1895, elle compte 85 clients avec 3 400 lampes. Le palais grand-ducal à lui-seul dispose de 1 500 unités.Carte postale, "Un d'Lanter mat de Wucherer"
Théodore Wirol, 1916
Le paysan cupide est un motif récurrent pour les cartes postales satiriques. Devant le « magasin de la coopérative des usuriers qui vendent des vivres à prix d’or » sur la vitrine duquel sont affichés des prix exorbitants, des clients demandent si la victime du lynchage est l’homme qui a gagné beaucoup d’argent. La femme d’ouvrier répond que le filou a bien mérité d’être pendu.Plan de la ville de Luxembourg
Joseph Feller, Gustave Soupert, 1926
Ce plan constitue une mise à jour des documents cadastraux de Gustave Soupert de 1914 et fut édité par le libraire Joseph Feller. Les principaux sites historiques et édifices publics y sont indiqués, tandis qu’une liste alphabétique des rues facilite le repérage. La ligne de chemin de fer vicinal part de la gare centrale et marque un premier arrêt à la station « Charly’s Gare » sur la rue de l’Arsenal, l’actuelle avenue Emile Reuter, avant de poursuivre son trajet vers le Rollingergrund. Le réseau du tram, établi à Luxembourg depuis 1875, couvre toute la surface de la ville.Nécessaire de toilette "Beauty case"
1ère moitié du XXe siècle
Que l'on parte pour le plaisir ou par nécessité, faire ses valises est l'une des tâches essentielles à accomplir avant tout départ. Que mettent les voyageurs dans leurs coffres, malles et sacs à dos? Il y a ceux qui voyagent léger et ceux qui s'encombrent de bagages. Les mille et un objets, parfois insolites, que les touristes emportent avec eux remplacent le chez-soi qu'on quitte. Ils garantissent le confort, protègent contre les intempéries, les maladies ou encore l'ennui, répondent aux besoins de subsistance, aident à trouver le chemin et à communiquer avec l'étranger. Même pour le voyageur d'agrément qu'est le touriste, partir veut dire s'exposer à l'inconnu et courir des risques. La panoplie du voyageur est là pour nous le rappeler.Texte: exposition Greetings from Luxembourg
Sculpture Lion marchant
Auguste Trémont (1892 - 1980), bronze patiné sur socle en marbre, vers 1930
Au XVIIIe siècle, les comtes de Luxembourg adoptent le "Roude Léiw" (lion rouge) comme leur symbole héraldique. Au 19e siècle, avec l'essor de l'État et du sentiment national, les armoiries symbolisent l'indépendance nouvellement conquise. Le lion se retrouve comme emblème dans les lieux officiels et sur de nombreuses publications à caractère patriotique. Un exemple parmi d'autres: en 1930, Auguste Trémont (1892 - 1980) réalise les lions qui flanquent le perron de l'hôtel de ville à Luxembourg.Mannequins de magasin
1920 - 1960
Vers la fin du XIXe siècle commence la production industrielle de poupées grandeur nature pour la présentation des vêtements dans les vitrines, gigantesques pour l’époque, et les surfaces de vente des grands magasins qui apparaissent un peu partout. Le mannequin de vitrine évolue au gré de la mode et des canons de la beauté. Dans les années 1920, par exemple, sa taille est cavalière et masculine, tandis que dans les années 1950, on préfère la taille de guêpe et les rondeurs féminines.Boîte d'emballage de confections pour dames et enfants
Maison Louis Brahm, 1930 - 1940
La ville de Luxembourg change radicalement de visage au 19e siècle. Le raccordement au réseau ferroviaire européen en 1859 et le démantèlement de la forteresse commencé en 1867 offrent à la ville de nouvelles perspectives de développement. L’urbanisation et l’industrialisation croissantes transforment le mode de vie des hommes. Les citadins, mais aussi une population rurale toujours plus nombreuse, ne subviennent plus à leurs propres besoins en produits alimentaires et en vêtements. Ils deviennent des consommateurs et achètent les produits dont ils ont besoin dans des magasins. Après 1850 débute l’âge « d’or » du commerce de détail.Poubelle métallique
Sulo, seau à cendres, 1935
Le bac à ordure communal fut inventé et introduit en 1883 par Eugène Poubelle à Paris. Dans son arrêté, le Préfet Poubelle, en avance sur son temps, prévoyait déjà le tri des ordures en trois catégories (compost (matières organiques), papiers et bouteilles, faïence et écailles d'huîtres), une idée qui ne fit son chemin qu'un siècle plus tard. Le seau à cendres présenté ici fut utilisé au Luxembourg dans les années 1930.Médaillon Grande-Duchesse Charlotte en relief
Villeroy & Boch faïence, 1939
Pour le centenaire de l'indépendance du pays en 1939, Villeroy & Boch a produit des plaquettes représentant le portrait en relief de la Grand-Duchesse Charlotte, accompagné de divers mots d'ordre patriotiques. Comme beaucoup d'autres témoignages de cette époque, ces objets montrent la volonté d'affirmation du Luxembourg contre la menace grandissante représentant alors son voisin allemand.Maquette, projet pour un théâtre (non réalisé)
Helmut Hentrich (1905-2005) et Hans Heuser (1904-1954), 1943
En 1940 - 1944, l'occupant nourrit des plans ambitieux pour la ville de Luxembourg, qu'il veut transformer en "bastion culturel allemand à l'Ouest". Il attribue une importance particulière à la construction d'un nouveau théâtre, fleuron de sa politique culturelle qui vise la germanisation des populations.Bras en bois recouvert d'un long gant blanc en cuir brodé
Fabrique de gants Albert Reinhard, 1940
La manufacture de gants Albert Reinhard est établie au Grund en 1882. L'entreprise est une fabrique intégrée qui comprend toutes les étapes de la production depuis le tannage des peaux jusqu'à la couture des gants. La spécialité de la maison Reinhard est le gant en chevreau glacé. L'exportation se fait vers différents pays d'Europe et d'Amérique.Raquette de tennis
Champion, années 50
Les années 50 sont une décennie riche en exploits sportifs. Dans de nombreuses disciplines, des athlètes luxembourgeois remportent des victoires sur le plan international, comme Josy Barthel dans le 1500 mètres ou le héros national Charly Gaul en cyclisme. Pourtant, l'amateur des sports luxembourgeois est davantage badaud qu'actif. Les halls omnisports n'existent pas encore et la plupart des sports sont pratiqués en plein air.Épicerie miniature
1950 - 1960
Acheter et vendre sont des activités fondamentales dans presque toutes les sociétés. Nous nous initions au monde du commerce dès notre enfance, par le jeu. Depuis le début du 19e siècle, petits garçons et petites filles apprécient les magasins miniature à l’image des « vrais » magasins. Ces magasins sont l’occasion d’entrer pour la première fois en contact avec les principes de la consommation et de l’acquisition de marchandises. Ils permettent de s’entraîner aux jeux de rôle du vendeur et de l’acheteur ainsi qu’au mécanisme psychologique de l’achat et de la vente. Les produits miniature sont souvent identiques à ceux vendus dans les « vrais » magasins et constituent de ce fait une première forme de publicité pour des produits courants.Juke-box
Wurlitzer Stereophonics, 1959
Après la guerre, les Luxembourgeois retrouvent la joie de s'amuser et de sortir. On assiste à l'émergence d'une culture des jeunes qui cherche ses références auprès du modèle américain. Les jeunes se réunissent en clique à certains endroits de la ville, dans les milkbars, où ils boivent du Coca-Cola et du Sinalco en écoutant leurs chansons préférées. Le flipper et le juke-box font leur apparition dans les bistrots, lieux de plaisir qui suivent l'air du temps.Affiche "La Loterie nationale, tranche des vacances"
Pit Weyer (*1940), 1967
Créée en 1945 par arrêté grand-ducal, l’organisation de la Loterie nationale a été confiée à l’Œuvre nationale de secours grande-duchesse Charlotte. L’objectif initial est de venir en aide aux Luxembourgeois victimes de la guerre. Au fil du temps d’autres œuvres philanthropiques prennent la relève. Parmi les bénéficiaires figurent également la Croix Rouge luxembourgeoise, la Fondation Caritas ou encore les Offices sociaux des communes. Le tirage de la première tranche de la Loterie nationale, la tranche de la résistance, a lieu au Cercle municipal à Luxembourg en octobre 1945. Le nombre de tranches augmente progressivement pour atteindre 12 tranches annuelles à partir de 1952. En 1985 la Loterie nationale lance le premier ticket à gratter. Cette nouvelle forme de jeu connaît un grand succès et remplace à partir de 1997 complètement la loterie traditionnelle. C’est alors la fin d’une époque. Jusqu’en 1997 chaque tranche est annoncée par une affiche spéciale. Les affiches sont sélectionnées à l’aide d’un concours annuel. Des graphistes renommés mais aussi des artistes amateurs y participent. Les tirages de la Loterie nationale qui sont de véritables événements culturels grâce à leur programme d’encadrement, se déroulent chaque fois dans une commune différente. Après le tirage qui se fait jusqu’en 1976 à l’aide de roues manuelles, des artistes et des chanteurs luxembourgeois connus se produisent sur scène.Maquette architecturale du nouveau théâtre de Luxembourg
Alain Bourbonnais (1925 - 1988), vers 1960
La construction du nouveau théâtre également appelé Grand Théâtre a été initialement prévue pour célébrer le millénaire de la Ville de Luxembourg en 1963. Mais l’inauguration officielle n’a eu lieu que le 15 avril 1964. L’édifice a été érigé d’après les plans de l’architecte parisien Alain Bourbonnais sélectionné en 1958 suite à un concours architectural international.Affiche contre la construction de l'hémicycle du parlement européen sur le Kirchberg
Pe'l Schlechter (*1921), 1970 - 1979
Au milieu des années 1970, un projet architectural suscite une violente controverse. Il s'agit de la construction du Centre 300, un hémicycle pour le Parlement européen conçu par l'architecte français Roger Taillibert (*1926). La raillerie populaire lui donne le nom de "Kueb" (corbeau). Cet édifice audacieux devait consolider la position de Luxembourg en tant que siège des Communautés européennes. Sous la pression de l'opinion publique, le gouvernement réduit fortement les dimensions initiales du projet.